Tout savoir sur l’alimentation des loups
Au cœur de la forêt des Monts du Lyonnais, le Parc de Courzieu offre une fenêtre sur la vie sauvage, où l’on peut observer non seulement des rapaces et des marmottes mais aussi deux meutes de loups dans un cadre naturel préservé.
L’alimentation des loups au Parc de Courzieu est similaire à leur nourriture naturelle composée principalement de viande mais également de fruits et de légumes, leur garantissant une bonne santé.
Cependant, à l’état naturel, leur alimentation peut varier en fonction de la saison, des régions et de la disponibilité des proies ainsi que de leur hiérarchie dans la meute.
Le régime alimentaire des loups
Qu’est-ce que mange le loup ? Les loups, comme les chiens, font partie de la famille des canidés et sont classifiés comme carnivores. Contrairement à ce que l’on peut croire, les loups ne chassent pas uniquement les petits animaux tels que les lièvres ou les lapins. En France, leur principale source de nourriture sont les mammifères à sabots tels que les cerfs, les chamois ou les sangliers selon les régions. Cependant, cela ne veut pas dire qu’ils évitent complètement les animaux plus petits ou même les légumes et les fruits.
À la différence des félins, les loups ont la physiologie nécessaire pour digérer la nourriture à base de plantes. Environ 20 % à 30 % de leur régime alimentaire global est végétarien et se compose de baies, de pommes, de carottes et même de melons ! Ces fruits et légumes fournissent aux loups les nutriments précieux qui manquent dans la viande, tels que la vitamine C et les glucides. Comme les autres canidés, ils mangent également de l’herbe s’ils ont ingéré quelque chose qui ne convient pas à leur système digestif.
Pour survivre, les loups adultes ont besoin d’un minimum d’environ 1 à 1,5 kilogramme de viande chaque jour. Cependant, pour les loups en croissance ou pour les femelles en période de reproduction, cette quantité minimale double en raison de leurs besoins nutritionnels avancés. Cela dit, à l’état naturel, les loups ne mangent que très rarement tous les jours. Lorsque les proies se font rares, ils peuvent passer des jours, voire des semaines, sans manger.
À l’inverse, s’ils en ont l’opportunité, ils peuvent consommer une quantité impressionnante de 9 à 10 kilogrammes de viande en un seul repas ! Leurs estomacs peuvent contenir une grande quantité de nourriture, leur permettant de se gaver lorsque c’est nécessaire.
Si la nourriture des loups se fait rare, la meute peut se rabattre sur les animaux morts, bien qu’il ne s’agisse pas de leur mets favoris. Cette adaptabilité alimentaire est l’une des raisons pour lesquelles ils ont pu survivre malgré les centaines d’années de chasse par l’homme, survivant ainsi à l’extinction. En combinant les plantes et la viande, les loups obtiennent les amidons et les acides gras présents dans la graisse dont ils ont besoin. Les premiers agissent comme source d’énergie, les seconds protègent des maladies cardiovasculaires et des cancers.
Mais lorsqu’il s’agit de prendre le repas, tous les membres ne sont pas égaux au sein de la meute. La hiérarchie sociale de la meute dicte l’ordre dans lequel les loups mangent, ainsi que la quantité dont ils peuvent bénéficier après une chasse. La coopération durant la chasse et le partage de la nourriture sont des comportements naturels observés au parc, offrant aux visiteurs un aperçu sur la hiérarchie au sein de la meute.
Une autre raison de la résilience des loups est qu’ils sont des prédateurs opportunistes. Cela signifie qu’ils mangeront n’importe quelle créature qui croise leur chemin. Aucun animal n’est trop grand ou trop petit pour eux. Cela peut varier d’un cerf adulte (soit plus de 60 kilogrammes de nourriture) à une modeste souris, et tout ce qui se trouve entre les deux. Ce régime alimentaire diversifié et inclusif ne s’explique pas par le fait qu’il soit des fins gourmets. Il s’agit plutôt du résultat de facteurs tels que les conditions météorologiques et la disponibilité saisonnière. Si cela ne tenait qu’à eux, les loups se gaveraient de cerfs et de sangliers 365 jours par an !
Le régime hivernal
Alors que de nombreux animaux peinent à surmonter les épreuves de l’hiver, les loups prospèrent durant cette saison. Il y a plusieurs raisons à cela. D’une part, lorsque la température baisse, ils développent une double couche de fourrure épaisse. Cette double couche protectrice les aide à survivre à des températures allant jusqu’à -30⁰ celsius. D’autre part, ils ont de grands pieds larges qui agissent comme des raquettes leur permettant de traverser plusieurs couches de neige sans s’enfoncer. De plus, ils possèdent des vaisseaux sanguins spéciaux dans leurs pieds qui fonctionnent comme des chauffe-orteils, empêchant leurs pattes de geler.
À l’inverse, les ongulés ont des pieds plus petits, avec des sabots qui rendent le déplacement dans la neige difficile. Les loups, étant les créatures intelligentes qu’ils sont, travaillent souvent à piéger leur proie dans une poche de neige profonde, augmentant ainsi exponentiellement leurs chances de l’attraper. Non seulement cela, mais en raison des opportunités de pâturage rares, les proies sont généralement plus faibles pendant les mois d’hiver les plus sévères. Cette combinaison de proie faible et de biologie hivernale supérieure donne un avantage décisif aux loups. En conséquence, un pourcentage écrasant du régime hivernal des loups est constitué d’ongulés.
Le régime printanier
La fin de l’hiver et le début du printemps marquent la saison des accouplements et de reproduction des loups. Les femelles alpha donnent généralement naissance à des petits en avril dans une tanière. La tanière familiale devient un ancrage qui maintient la meute de loups attachée à une zone. Par conséquent, ils sont limités à se nourrir des proies disponibles uniquement sur leur territoire. La bonne nouvelle, c’est qu’avec la fonte des neiges reviennent les petits mammifères tels que les lapins et les souris.
Le printemps apporte également des fruits et légumes. Durant cette période, les loups mangeront de tout : des écureuils, des insectes, des baies et les ongulés qu’ils peuvent attraper. Ils sont même connus pour chasser le poisson d’eau douce. Ils leur faut absolument prendre suffisamment de poids pour passer à travers la phase de reproduction avec des petits en bonne santé.
Le régime estival
À l’arrivée de l’été, la mère et les jeunes louveteaux sortent de la tanière. La meute de loups est donc libre de s’éloigner de leur zone de rattachement et peut maintenant explorer et chasser sur toute l’étendue de leur territoire. Cependant, comme tout parent vous le dira, voyager avec des jeunes n’est jamais facile. Ils se fatiguent rapidement, ont besoin de pauses fréquentes et sont enclins à s’égarer sur un coup de tête. Ce comportement n’est pas différent pour la famille des loups. Les adultes de la meute assument désormais plus de responsabilités. Non seulement ils ont plus de bouches à nourrir, mais ils doivent également protéger les jeunes louveteaux contre les dangers de la nature.
Cela dit, ils ne bénéficient plus d’aucun avantage biologique sur leurs proies comme c’était le cas en hiver. Malgré la réputation du loup comme chasseur d’élite, la plupart de leurs proies peuvent facilement les dépasser en vitesse. On pourrait alors penser que la proie principale d’un loup est un animal relativement lent, mais en réalité, les loups n’ont qu’un taux de succès de 3 % à environ 14 % lorsqu’ils se lancent dans une poursuite. Heureusement pour eux, l’été est également la période où les ongulés se reproduisent et donnent naissance à leurs jeunes. Ces jeunes ongulés constituent une proie facile pour les loups et représentent une grande partie de leur régime estival.
Vous souhaitez en apprendre davantage sur le loup ? Venez observer cet animal fascinant et poser toutes vos questions à nos animaliers !