Comment s’appelle le cri du loup et à quoi lui sert-il ?
« Pourquoi les loups hurlent ? » : voilà bien une question qui revient souvent parmi le public du Parc de Courzieu ! Au-delà de la légende du loup hurlant à la lune, les vocalises de l’animal interrogent sur sa vie sociale et l’existence d’un véritable langage.
Mais au fait, savez-vous comment s’appelle le cri du loup ?
Le cri du loup s’appelle… Mais de quel cri parle-t-on ?
Si l’on consulte le dictionnaire, il y est écrit que le cri du loup est le hurlement. Ce qui ne figure pas dans l’article, en revanche, ce sont les multiples vocalises produites par Canis lupus et ses cousins. Gémissements et râles, jappements et aboiements, grognements et grondements font partie de l’immense palette de sons que les animaux peuvent émettre.
Le loup hurle, donc. Entre autres choses. Toutes les vocalises qu’il émet ont une fonction éminemment sociale : la meute de loups utilise ce moyen pour communiquer, en plus d’un langage corporel très développé.
Quelle est la signification du hurlement chez le loup ?
Contrairement à la croyance populaire, les loups ne hurlent pas à la lune ! Ce qui est vrai, par contre, c’est que ce type de cri répond à un stimulus, à une excitation. Il ne s’agit pas d’un cri de communication courant, mais bien d’un son utilisé dans des situations précises. Il peut couvrir plusieurs octaves.
Le hurlement des loups est essentiellement utilisé comme « cri de ralliement » avant le départ pour la chasse. Bien que les experts s’interrogent encore sur son rôle exact, cette vocalise a semble-t-il pour fonction d’assurer la cohésion du groupe. Poussé à l’unisson, museaux levés vers le ciel, le hurlement porte sur plusieurs kilomètres, même dans des milieux fermés comme la forêt, ce qui permet aussi d’avertir les membres de la meute éventuellement dispersés. Des scientifiques autrichiens ont par ailleurs établi que, plus le rang du loup absent dans la hiérarchie est élevé, plus les cris de la meute sont forts.
La portée du cri du loup, qui peut atteindre 10 km, a également un intérêt dans la communication inter-meutes. Il permet à un groupe donné de signaler sa présence, afin d’éviter les conflits de territoire.
Enfin, il semblerait que le hurlement traduise un état émotionnel chez le loup. L’animal l’émet notamment en période de reproduction. En captivité, les soigneurs remarquent aussi certains facteurs déclenchant les hurlements : cloches d’église, passage d’hélicoptères ou d’avions de chasse, sirènes, hurlements d’une meute voisine ou d’un loup de passage… sans oublier l’heure du repas !
Du gémissement au hurlement : le langage du loup
Bien loin de se limiter au célèbre cri, la palette vocale des loups est très étendue. Cela n’a rien d’étonnant, puisqu’il s’agit d’un animal intelligent et social, ce qui implique une communication développée.
Au quotidien, les loups communiquent par des sons aussi variés que riches de sens. Les rapports hiérarchiques ou les échanges affectifs entre la louve et les louveteaux, en particulier, donnent lieu à l’émission de toute une gamme de vocalises. Le gémissement peut signifier la soumission ou un mal-être, le jappement est parfois une invitation au jeu, l’aboiement peut être lancé en guise d’avertissement ou, si l’animal est surpris ; le grognement et le grondement ont valeur d’avertissement…
La communication chez les loups : de multiples canaux
Bien que, pour nous autres humains, les cris de la meute de loups semblent être le moyen de communication essentiel, il n’en est rien. Comme tous les canidés sociaux, y compris nos chiens domestiques, les loups ont essentiellement recours à deux autres types de langages : olfactif et corporel.
Doté d’un odorat sur-développé, le loup peut par exemple sentir une proie à plusieurs centaines de mètres de distance. Cette sensibilité aux odeurs est également utile pour transmettre des informations : le marquage territorial, qui consiste à déposer urine et excréments pour signaler sa présence, permet au loup de communiquer sa position et d’avertir les intrus que la place est prise ! Ce marquage est également utilisé en période de rut, pour faciliter la rencontre de partenaires et éloigner les rivaux.
Mais le langage du loup est avant tout corporel. L’organisation hiérarchique de la meute est maintenue essentiellement par ce biais. L’animal s’exprime à la fois par son attitude générale et par la position de sa queue, de ses babines et de ses oreilles. La crinière hérissée, la queue dressée, le regard fixe et les babines retroussées laissant apparaître les dents sont clairement un message de menace. À l’inverse, un animal qui rampe, la queue entre les pattes, la tête basse et les oreilles rabattues, exprime sa soumission. Le même type de comportement, associé à un salivage permanent, est synonyme de peur.
Très tôt, les louveteaux apprennent à communiquer avec les autres membres du groupe. Aveugles et sourds à la naissance, ils développent ces sens respectivement à deux et trois semaines. Ils sont capables de japper, grogner et hurler dès l’âge de trois semaines environ.
La finesse du langage corporel du loup constitue un atout pour sa survie. En effet, les véritables conflits sont rares chez les meutes sauvages, et mènent encore plus rarement à la mort de l’un des belligérants. La raison en est que, la plupart du temps, les manœuvres d’intimidation suffisent pour établir la place de chacun dans le groupe. L’éducation des louveteaux par la meute favorise aussi une bonne communication et une cohabitation apaisée.
Le fonctionnement de la meute de loups
Tout le monde a en tête l’image du loup qui appelle, solitaire dans la nuit sur fond de pleine lune… Dans la réalité, il est bien plus fréquent d’observer une meute entière hurlant de concert. Ces vocalises permettent de souder le groupe, indépendamment des rapports hiérarchiques qui le régissent. Même si c’est généralement le mâle alpha qui lance le premier cri, tous les animaux se joignent à lui.
Bien qu’une croyance répandue affirme le contraire, la hiérarchie chez les loups n’est pas définitive. Le concept même d’« alpha » est parfois contesté, tant la dominance est sujette à une remise en question quai-permanente. L’organisation sociale de la meute fluctue selon les décès et la dispersion, mais aussi avec l’arrivée à maturité de jeunes loups qui cherchent à s’affirmer et à « détrôner le boss » !
Les meutes qui vivent en liberté en Europe comptent généralement quatre à six membres, sur un territoire qui n’excède guère 300 km&. En Amérique du Nord, par contre, il n’est pas rare de croiser des meutes de quinze loups, dont le domaine peut couvrir 4 000 km² ! Un écart qui s’explique par des facteurs environnementaux : disponibilité des ressources, pression de chasse et présence humaine…
La meute vit en permanence ensemble, à l’exception de la femelle alpha lorsqu’elle met bas. Elle se retranche alors dans une tanière, où elle élève seule ses louveteaux. La petite famille est ravitaillée par le mâle – seul autorisé à pénétrer dans l’antre – et par le reste de la meute, qui chasse pour elle.
Comme la majorité des mammifères sociaux, les loups jouent beaucoup. Par ce biais, ils évacuent les tensions et évitent les conflits. C’est également ainsi que les louveteaux apprennent les règles de la vie en groupe, ainsi que les rudiments de la chasse. Le jeu est l’occasion d’émettre des sons variés, mais aussi d’utiliser toute la gamme des postures et mimique faciales propres à l’espèce.
Il est intéressant de noter que les chiens domestiques, proches cousins du loup, ont recours à un langage assez similaire, constitué de vocalises et d’attitudes corporelles et faciales.
Venez écouter le hurlement de nos meutes de loups !
Le Parc de Courzieu, installé au cœur des monts du Lyonnais, offre à ses pensionnaires un cadre de vie proche des conditions naturelles. Nos deux meutes de loups – loups gris d’Europe et loups blancs arctiques – disposent chacune d’un vaste territoire, qui leur permet d’exprimer toute la palette de leurs comportements.
En nous rendant visite, vous pourrez écouter le hurlement des loups, mais aussi découvrir toute l’étendue de leurs moyens de communication. Nos animaliers seront ravis de répondre à toutes vos questions et de vous faire partager leurs connaissances et leur amour pour cet animal emblématique, injustement décrié et toujours menacé malgré son statut d’espèce protégée…
Vous aussi, venez à la rencontre des loups et découvrez toutes les facettes de la vie d’un animal aussi fascinant qu’intelligent et sensible.
Vous souhaitez en apprendre davantage sur le loup ? Rendez-vous au Parc de Courzieu !
