La sève de l’arbre : tous les secrets du « sang » des végétaux
Le Parc de Courzieu, dont la mission consiste à informer le public, aborde les questions posées par les visiteurs, comme « pourquoi les arbres sont importants ? » ou « comment se nourrissent les arbres ? ».
Aujourd’hui, nous vous emmenons à la découverte de la sève de l’arbre. Invisible, imperceptible, le précieux liquide n’en est pas moins indispensable à toute vie végétale.
Découvrez ce qu’est la sève, quel est son rôle, comment elle circule et quelle influence a le climat sur elle. Nous aborderons aussi les utilisations qui peuvent être faites de la sève de certains arbres.
Qu’est-ce que la sève et à quoi sert-elle ?
La sève peut être comparée au sang de l’arbre. Comme lui, elle est vitale pour le végétal, elle circule dans toutes ses parties et l’alimente, lui permettant de croître et de se reproduire.
Essentiellement composée d’eau, la sève des plantes et des arbres transporte tous les minéraux que ceux-ci puisent dans le sol grâce à leur système racinaire. Toutefois, il existe deux types de sèves, l’une contenant exclusivement de l’eau et des nutriments, l’autre chargée des sucres issus de la photosynthèse. Nous y reviendrons plus en détail.
La sève a trois rôles essentiels : assurer la survie de l’arbre, lui permettre de grandir et de créer des rameaux et des feuilles, mais aussi garantir la fructification afin de perpétuer l’espèce.
Sève brute et sève élaborée, xylème et phloème
L’eau et les minéraux captés dans le sol deviennent la sève brute. Celle-ci est acheminée par un réseau de vaisseaux ligneux nommé xylème. Ces canaux minuscules se situent juste sous l’écorce et alimentent toutes les cellules du végétal, en partant du bas vers le haut.
La feuille est le siège de la photosynthèse. Cette réaction chimique consiste, de façon simplifiée, à transformer l’eau et les minéraux en sucres, sous l’action de la lumière. Ce nouveau mélange est appelé sève élaborée : c’est lui qui nourrit la plante. Cette seconde forme de sève est distribuée dans toutes les parties de l’arbre, jusqu’aux racines dont elle permet la croissance. Ce mouvement se fait par un réseau de vaisseaux appelé phloème, dans lequel la sève circule dans toutes les directions.
Comment la sève monte-t-elle des racines vers les feuilles ?
Lorsqu’on étudie la circulation de la sève, une question se pose : comment le liquide fait-il pour s’élever dans l’arbre ?
Trois mécanismes entrent en jeu dans la physiologie végétale et les mouvements de la sève :
- la pression osmotique, qui « pousse » l’eau des milieux les plus concentrés en minéraux (le sol et les racines) vers les moins concentrés (les feuilles) ;
- la capillarité, un phénomène biologique qui mène tout liquide à se diffuser spontanément dans les très petits canaux et les tissus poreux ;
- l’évaporation liée à la chaleur, qui entraîne la transformation d’une partie de l’eau contenue dans la sève en vapeur et crée une différence de pression dans les vaisseaux, agissant alors comme une pompe d’aspiration.
L’influence du climat sur la circulation de la sève
Les journées chaudes et ensoleillées constituent un véritable signal pour l’arbre : après la période d’inactivité hivernale, le végétal se remet à puiser l’eau et les sels minéraux dans le sol, réamorçant les différents mécanismes de pompage évoqués plus haut. On parle alors de « montée de sève ».
Suivant les espèces, les stratégies de croissance diffèrent. Certains arbres sont précoces, leurs bourgeons éclosent dès le début du printemps – au risque de « brûler » en cas de gel tardif. D’autres essences sont plus tardives, attendant que le sol soit bien réchauffé et que tout risque de gel soit écarté pour débourrer (faire éclore leurs bourgeons). D’autres, enfin, réagissent à l’évolution de la photopériode, l’alternance entre le jour et la nuit.
Récolter la sève pour ses qualités alimentaires ou ses propriétés médicinales
L’homme exploite toutes les parties des arbres depuis la nuit des temps. La sève n’échappe pas à la règle : on la récolte pour son goût sucré autant que pour ses vertus.
La sève d’érable, nectar gourmand s’il en est, est recueillie pour fabriquer le fameux sirop d’érable canadien. Quant à la sève de bouleau, elle est employée en phytothérapie pour ses propriétés antioxydantes, drainantes et détoxifiantes.
Quant à la résine des conifères, elle entre dans la composition de la térébenthine.
L’engagement du Parc de Courzieu pour la sauvegarde des écosystèmes
Depuis plus de 40 ans, nous nous engageons à informer le public et à le sensibiliser à la protection de la faune et de la flore en France. Parce que mieux comprendre les choses permet aussi de les aimer, nous répondons à toutes les questions des visiteurs sur les animaux, les végétaux, les écosystèmes…
Nous organisons également des ateliers nature pour les groupes scolaires ou les entreprises. N’hésitez pas à solliciter le Parc de Courzieu.