Pourquoi le loup est-il une espèce protégée ?
Au Parc de Courzieu, nous recevons chaque année des milliers de visiteurs, à qui nous essayons de faire comprendre l’intérêt essentiel de préserver les espèces et les milieux naturels. Convaincus que la sauvegarde passe par la connaissance, nous répondons à de nombreuses questions, comme « pourquoi les loups hurlent » ou encore « pourquoi le loup est une espèce protégée ».
Voici donc les raisons pour lesquelles l’Europe a enfin décidé de sauver ses loups…
Le loup, une espèce injustement persécutée
Présent sur la quasi-totalité du territoire français il y a 200 ans, le loup a été entièrement exterminé dans les années 1920 à 1940. En cause : sa réputation erronée de prédateur sanguinaire, mais aussi l’attrait représenté par sa fourrure… L’une des conséquences a été le développement parfois exponentiel du gibier, qui n’était plus soumis à une pression de prédation suffisante.
Cependant, en 1992, le loup a fait un discret retour dans les Alpes, en provenance d’Italie où il a toujours été présent. À ce jour, on estime la population française de Canis lupus à environ 430 individus selon l’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage). À titre de comparaison, il y en aurait entre 1500 et 1800 en Italie, entre 1000 et 1200 en Espagne et quelque 300 au Portugal.
Depuis le 11 juin 2020, le loup est protégé en Europe, où qu’il se trouve. Il est également protégé au niveau mondial, notamment par son inscription dans la CITES. En France, les différents arrêtés ministériels relatifs au loup lui assurent une protection toute relative, puisque les tirs d’animaux demeurent autorisés…
L’importance de protéger les loups
Au même titre que n’importe quelle espèce, le loup a un rôle dans l’écosystème. C’est sans doute la meilleure raison pour veiller à ce qu’il ne soit pas de nouveau éradiqué. En tant que super prédateur, le loup a une fonction essentielle de régulation du gibier et de prévention des épizooties (épidémies touchant les populations animales). D’autant plus que les loups chassent en priorité les individus âgés, faibles ou malades, favorisant ainsi le maintien d’une population saine et vigoureuse.
D’autre part, toujours dans le cadre de l’équilibre des écosystèmes, le fruit de la chasse des loups profite à de nombreuses autres espèces, notamment les charognards, comme les vautours, ou les carnivores de petite taille – renard, lynx, mustélidés… – qui viennent se nourrir sur les carcasses abandonnées par la meute. Celles-ci sont également une manne providentielle pour les insectes nécrophages et, en bout de chaîne, un apport de nutriments pour le sol lui-même.
Enfin, l’abattage des loups, présenté comme indispensable à la protection des troupeaux, a parfois l’effet totalement inverse. Lorsque le mâle alpha est tué, la meute se désunit et les individus isolés tendent à attaquer plus fréquemment les animaux domestiques, qui constituent des proies plus faciles pour un loup seul.
Pourquoi le loup doit être mieux protégé
Chaque année, la France fixe un quota pour l’abattage de loups. À titre d’exemple, en 2021, ce nombre est de 118 animaux sur une population totale de 430 tout au plus. Cela représente près du tiers du cheptel, un pourcentage trop important pour assurer une implantation durable et, surtout, un brassage génétique suffisant des populations de loups sur le territoire.
Venez nous voir et posez toutes vos questions aux animateurs du parc, qui se feront un plaisir de satisfaire votre curiosité !